Freidoune SAHEBJAM 
  Le Monde du 12 mars 2001
  
  
  Kaboul et Téhéran : culturicide
  
  
  Trois années après sa prise de pouvoir,   l'ayatollah Khomeiny décida, avec son ministre   de la culture Mohamad Khatami, non   seulement d'interdire la musique, la danse, le   théâtre, le cinéma, la lecture d'ouvrages   étrangers, mais il ordonna la destruction de   toute oeuvre " écrite ou construite par la main   de l'homme " rappelant les anciens régimes   royalistes.
  
  
  Persépolis, Pasargades, Naghshé-Rostam,   certains sites prestigieux d'Ispahan et des   dizaines de bibliothèques étaient visées. Il fallut   le courage des paysans de Fars, de   Kermachahan, du Khorassan entre autres, pour   faire reculer ce projet stupide pour ne pas dire   criminel. Les pillages et exactions avaient déjà   commencé, mais l'essentiel fut sauvé.
  
  
  Il paraîtrait que les ayatollahs persans critiquent   aujourd'hui leurs émules mollahs d'Afghanistan   pour leurs décisions irrationnelles de vouloir   abattre les chefs-d'oeuvre de Bamiyan. Ils ont   la mémoire courte.
  
  
  Freidoune SAHEBJAM 
  Le Monde du 12 mars 2001